L’art de maîtriser les crises

Tout décideur est confronté un jour ou l’autre à une crise qui est une rupture avec le fonctionnement courant. Il n’est pas facile de faire face à ces situations inattendues. 3 est le chiffre magique de la gestion de crise, voici quelques conseils de spécialiste en commençant par définir ce dont on parle.

La crise? De quoi s’agit-il?

Une crise est la  conséquence de tout événement inattendu, qui  bouleverse le fonctionnement d’une organisation.

Elle conduit à prendre des décisions dans un contexte qui se caractérise par :

  • un effet de surprise
  • un contexte de rupture avec les savoir-faire et les savoirs habituels
  • un contexte d‘urgence
  • un « défi » pour les décideurs

La crise constitue un moment de vérité du comportement des décideurs.

Ce défi des décideurs est marqué par :

  • l’importance des enjeux, (bien souvent considérables)
  • l’accélération du temps (pour l’avoir vécu, le temps passe trop vite)
  • la complexité de l’analyse et de la décision liée au nombre inhabituels d’acteurs et de facteurs, (ex. : les chinois, les italiens, l’Europe, les laboratoires, les professionnels de santé ……)
  •  le doute croissant dû au danger déstabilisant et destructeur, (ex. : chloroquine ou pas chloroquine? Quand on a peur, on perd un peu l’entendement)
  • de nouveaux acteurs
  • la saturation des capacités de communication

3 périodes (avant, pendant, après)

Tout se joue dans la phase préliminaire. En effet des décisions prises et de la mise en place d’une organisation efficace dépendent la bonne maîtrise de la crise dans ses phases aigüe et chronique. Encore faut-il prendre consciences que l’accident est possible voire imminent. C’est pendant cette période qu’on peaufine sa préparation (ex. : en achetant des masques ).

Le décideur doit être clairvoyant

3 obsessions du décideur : un défi, un objectif, une exigence

La rupture occasionnée par la crise doit être surmontée en pensant autrement, en attachant à la phase préliminaire toute son importance et en prévenant (gouverner c’est prévoir – Adolphe THIERS) .
Par ailleurs, sortir d’une crise par le haut nécessite de la cohérence ; on peut même parler de discipline intellectuelle.
Enfin la rigueur est de mise (sans rigidité) dans la réflexion comme dans l’action.

Il faut à tout prix que le proverbe ukrainien ne s’applique pas :
« Quand les drapeaux claquent, toute l’intelligence est dans la trompette »

3 niveaux de management

  1. Stratégie / conception : oblige à une vision synthétique et à long terme. Concevoir permet de donner du sens à l’action et de partager un objectif commun pour plus de cohérence dans l’xécution.
    Résultats : stratégie, directives, conception
  2. Conduite / pilotage : rien ne se passe jamais comme prévu, il faut adapter au coup par coup, en fonction de la situation et dans le cadre de la stratégie retenue
    Résultats : ordres de conduite / synthèses
  3. Exécution : conservant les objectifs stratégiques comme buts ultimes, cadré par les ordres de conduite, l’exécution s’inscrit dans une autonomie d’action limitée par une discipline raisonnée. Dans des circonstances complexes, la capacité de réagir à l’imprévu de manière appropriée est essentielle.
    Résultats : compte rendus d’exécution

Les crises mettent à rude épreuve l’excellence de tous, il convient dés lors d’agir en homme de réflexion et de réfléchir en homme d’action.                                                                       (André MALRAUX)

Raisonnement

3 principes :

  1. indépendance de la réflexion : chaque partie prenante analyse séparément la situation et en déduit les points clés de son point de vue,
  2. Communauté de la décision : ces points de vue sont mis en commun et analysés pour une décision unique et cohérente,
  3. Discipline active dans l’exécution : il est important que tous s’imprègnent de la décision pour en assurer l’éxécution la plus fidèle et dans l’esprit des objectifs fixés.

3 temps

Il est bien entendu que la phase préliminaire est de toute première importance permettant de définir qui, où, quand et comment la cellule de crise fonctionnera.(un gymnase paraît une structure appropriée pour une crise du type covid 19).
L’analyse des objectifs que l’on s’est fixés et de l’environnement (souvent complexe) pour en dégager des points clés est un travail par équipes spécialisées par domaine (finance, santé, diplomatie, transport …). La conception d’une stratégie est au contraire un travail d’une seule équipe fédérant les résultats de la phase d’analyse. Ce travail de cohésion et de choix permet de définir un objectif unique (tangible et calé dans le temps) dont dépend la réussite.
Enfin, l’exécution consiste à traduire la stratégie retenue en directives et tableau de bord, puis de suivre l’évolution qui peut conduire à reprendre le processus à son début si les conditions ont beaucoup évoluées.

« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez. »                                                    (Nicolas BOILEAU)

Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout.
Le prochain article sera : « La communication de crise : une valse à 3 temps »
(encore le chiffre 3)

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La purge de l’année 20

L’année 2020 restera certainement l’année du Covid19 et de son associé : le confinement. Ainsi, c’est devant mon feu de cheminée et avec mon stylo que je vis ce confinement alors qu’il fait froid et humide dehors ; je contemple la terre qui se purge.

Confinement ou arrêt sur image

Le film de notre quotidien turbulent s’est arrêté. Le centre ville a des relents de mai 1968 mais au moins , à l’époque, il faisait beau et la mer était accessible. La nature fait une pause : plus de voitures, d’avions et les paquebots restent à quai : l’air est plus respirable. Les animaux aussi sont à la fête, les chasseurs et les intrus sont confinés. Si la terre se purge et reprend son souffle, les outils numériques, grands consommateurs de ressources, nous interpellent sur notre avenir et celui de la planète bleue qui devrait le rester.

Prise de conscience

Nos habitudes sont chamboulées, le télétravail atteint ses limites ; non ce n’est pas l’alfa et l’oméga de l’entreprise moderne. La rencontre en face à face a encore de beaux jours.
Les vertus de la liberté éclate. « Allo, comment vas-tu? », La vie n’est plus une course contre la montre, le temps nous appartient, nous le prenons pour prendre des nouvelles de la famille, des amis. Nous retrouvons la  fraternité et la solidarité.
L’esprit d‘égalité surfe également sur l’air du temps.
Mais toute médaille à son revers, si les enfants profitent de leurs parents, ils sont éloignés des camarades de leur âge et ils font aussi un grand usage des outils électroniques (télévision, ordinateurs, téléphones…..).
Le numérique est également mis à rude épreuve et nous montre ses limites (débit, sécurité, inégalité …..). Il s’appuie sur le réseau qui est le tendon d’Achille de nos sociétés : qui tient le réseau tient le pouvoir. Al gore ne s’y était pas trompé.

La vie continue

Bourgeon de lilas

 

 

Et pendant ce temps,  Cécile et Jean-Louis répètent leur piano bien tempéré, France fait des madeleines et B. Cyrunik nous dit que « Après chaque catastrophe, il y a un changement de culture » (France Inter 25/03/2020), en catimini, le printemps s’installe, les fleurs éclatent et tapissent les parterres de couleurs vives
…….  notre rapport au temps est bouleversé.

 

 

Comme toute purge, celle-ci nous est salutaire, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps.

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Nous entrons enfin dans le 21° siècle

L’histoire ne fait jamais coïncider les siècle avec le calendrier, mais avec un changement de paradigme. Aussi, la question de savoir quand le XXI° siècle commence réellement me semble légitime.

Quelle est la marque du XX° siècle?

Le XX° siècle a connu deux guerres mondiales particulièrement meurtrières (plus jamais cela) suivie de périodes de reconstruction et de progrès. Le nucléaire, la chimie du charbon et du pétrole, l’industrie agro-alimentaire se développent rapidement sur fond de guerre froide. Les femmes s’émancipent et l’homme marche sur la lune. Les 30 glorieuses sont suivies de l’effondrement de l’URSS et de la réunification de l’Allemagne ; la voie est libre pour un capitalisme sans contrainte.
Dés lors, les inégalités se creusent, les parachutes dorés sont indécents, les gouvernements manquent de courage et la dette augmente et le politiquement correct s’impose.

La rupture du Covid 19

Le résultat est devant nos yeux étonnés : pas de gels hydro-alcooliques, pas de masques, pas de gants, pas de tests. Le gouvernement est incapable de donner les moyens de se protéger à ceux qui en ont besoin. Nous sommes dirigés par un Jupiter de pacotille, le ministre de la santé quitte son poste au moment critique : rien ne va plus dans notre démocratie.
Le confinement nous donne le temps de faire une pause et de réaliser, enfin, les failles de notre système.
Plusieurs questions se posent pour changer de paradigme:

  • faut-il relocaliser certaines productions nécessaires à notre indépendance nationale ?
  • Comment conserver ce lien social essentiel que le travail  nous offre (merci MASLOW) ?
  • L’Europe est particulièrement désunie dans l’adversité, ne doit-elle pas revoir ses institutions et traités ?
  • Notre système politique est un empilement de structures gourmandes en énergie (communes, communautés de communes, métropoles, départements, régions …) Ne faut-il pas simplifier et amaigrir ce système ?
  • Comment simplifier les règlementations complexes et parfois contradictoires, ainsi qu’une administration tatillonne ?
  • Ne faut-il pas remettre de l’ordre dans nos finances publiques ?

Pour répondre à ces questions, il ne faut pas un gouvernement de « grands diseux » (et « petits faiseux » comme disent les normands) mais au contraire de responsables compétents commandés par un chef charismatique et expérimenté doté d’une belle personnalité. Les périodes de crise font souvent émerger ce genre de  personnalité : espérons.

Pour ma part, je pense que nous sommes entrés définitivement dans le XXI° siècle.

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Complainte du ras le bol

J’assume et je dis merde à ces marchands de peur,
Qui par leurs seuls dictats veulent notre bonheur.
Réfléchir sur la vie, c’est perdre la raison,
Apprendre tout par cœur, la loi télévision.
Il faut suivre machin, qui est le nouveau Dieu,
Il faut manger du bio et vous serez heureux,
Le sel est à combattre, gluten au pilori,
Ne pas compter ses pas, mais c’est de la folie,
Contre le désespoir mettez-vous un collier,
Car la chaîne est offerte pour mieux vous attacher,
Laissez faire les Grands sans chercher à comprendre,
Trois pilules le soir, et pourquoi donc apprendre,
Tout ira à merveille, pas question qu’on s’insurge.
Relisez RABELAIS, et devenez Panurge,
Vous, brebis du troupeau, bêlant sur internet,
Le savoir injecté pour être analphabète,
Je suis le roi robot, même plus de méthode,
J’appuis sur un bouton et je rentre mon code,
Je suis gesticulant comme on me l’a appris,
Comme un tout un chacun je deviens un zombi.

Mais alors ???

Alors !!! quand prendrons-nous en main notre destin ?
Raisonné, raisonnable, en devenant quelqu’un,
De l’Homme réfléchi en suivant le chemin,
Pour être responsable, et sans être un tribun,
Regarder l’avenir, sans oublier de voir,
Et le bien et le mal pour poursuivre l’Histoire,
Etre un Homme debout en chérissant la Femme
Sans aucun artifice pour déclarer sa flamme.

Pour moi, tout va très bien, ma lyre dans les mains,
Je chante la nature, et lis dans les étoiles,
Et je vis aujourd’hui sans penser à demain
Sûr un jour qu’il faudra penser hisser la-voile,
Voguer sur le bonheur et surfer sur l’espoir,
Avant que sous la dalle, je vois mon dernier soir.

Maurice Jacob     Montpellier 04/06/2017

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Cher numérique : 1 fabrication

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La production des outils du numérique est énergie-vorace La production des outils du numérique coûte cher, bien que ce ne soit pas évident à l’achat puisqu’une partie du coût est pris en charge par les fournisseurs de solution (orange, SFR, … Continuer la lecture

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Les deux compteurs

ou « un exemple d’administration à simplifier »

Un ami possède un appartement hausmanien en secteur sauvegardé de Montpellier. 4,5m de hauteur sous plafond, les chambres de bonne en mezzanine au dessus des pièces de service constituent un appartement de type 2 avec l’inconvénient d’une hauteur sous plafond de 2m environ. Ces 2 appartements autrefois habités par la famille de mon ami pour l’un et de son fils pour l’autre avait un seul abonnement électrique. Après déménagement, mon ami a décidé de louer ces 2 appartements indépendant. Dés lors un deuxième compteur électrique s’impose pour assurer l’indépendance énergétique de chacun. Mon ami demande donc à Enedis un deuxième compteur (5/10/2019)

Episode 1 : Enedis répond en envoyant un formulaire à envoyer aux services de la mairie – Réponse le 16/12/2019 : vous êtes en secteur sauvegardé, vous devez remplir le CERFA 13404 (10 pages) en 4 exemplaires.

Episode 2 : Un courrier complémentaire en LRAR précisait le 20 janvier que le délais d’instruction passait de 1 à 2 mois et que devaient être consultés (pour la pose d’un compteur sans travaux particuliers) :
• l’architecte des bâtiments de France
• DRAC Occitanie
• Service communal d’hygiène et de santé
• Mission grand coeur

Episode 3 : les visites ont commencé le 31 janvier, le service d’hygiène est défavorable pour une raison de hauteur sous plafond (pour la pose d’un compteur !!!!)

Episode 4 : mon ami va certainement laisser tomber la pose de ce compteur (trop long et complexe) et mettre en place des comptages séparés.

Conclusion : pour la pose d’un compteur sur une installation en fonctionnement, que d’énergie dépensée, que de complexité : Kafka est toujours parmi nous et nous coûte peut-être un peu trop cher.

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