Il était une fois
(histoire d’une désindustrialisation)
Une belle entreprise de chaudronnerie industrielle créée il y a un siècle. Elle conçoit des produits sur mesure, les fabrique et en assure la pose. (en bleu sur le schéma)
Les affaires marchent bien, le carnet de commande est plein pour l’année à venir. Cependant, si le CA augmente régulièrement les bénéfices ne suivent pas la même tendance. Les actionnaires deviennent grincheux et vont même voir si l’herbe est plus verte dans la concurrence.
Il faut réagir !! le conseil d’administration est convoqué
Il y est décidé de limiter les activités les moins rentables. Les activités gourmandes en main d’oeuvre seront progressivement sous traitées.
Ainsi fut fait
Quelques années plus tard
Les activités de pose sont entièrement sous traitées (en beige sur le schéma) alors que la fabrication commence à être confiée à d’autres entreprises. Se pose alors la qualité du contrôle, essentiel en sous traitance. Fort heureusement l’entreprise E dispose encore de certains anciens de la pose et de la fabrication détenteur d’un réel savoir faire technique et des valeurs de l’entreprise ; ils assurent un contrôle efficace des travaux réalisés par les sous-traitant.
Les résultats financiers se sont améliorés .
l’actionnariat est ravi.
Les temps ont passé
Les anciens de la pose et de la fabrication ont progressivement atteint l’âge de la retraite, leur nombre s’est érodé jusqu’à l’extinction des compétences. L’entreprise E ne fait plus que de l’ingénierie, son chiffre d’affaire s’est étiolé et les actionnaires se sont détournés. Les savoir faire de base sont perdus seuls les ingénieurs demeurent, sans expérience du terrain.
Le fleuron de la chaudronnerie française est à la merci d’un rachat par une société étrangère, les emplois ont migrés vers d’autres cieux.
L’entreprise E a perdu de sa substance
D’après un entretien avec un ingénieur de l’entreprise E qui voit le made in France s’effilocher